Calibres short magnum... la course à la puissance ! Depuis quelques années, la course à la puissance est, clairement, la ligne directrice qui guide la conception des nouvelles munitions. Désormais le plus grand progrès qui nous reste à faire est d'apprendre à bien utiliser les fruits de cette course aux armements ! Depuis quelques
années de nouveaux calibres sont apparus sur le marché
des munitions pour armes rayées. À l'évidence,
la course à la puissance est, clairement, la ligne directrice
qui a guidé la conception de ces nouvelles munitions.
Paradoxalement, à l'issue de cette série d'essai, il
est clair que le plus grand progrès qui nous reste à
faire est d'apprendre à bien utiliser les fruits de cette
course aux armements ! Le premier (et seul calibre) magnum
français qui ait récemment vu le jour est le 6,5x63
Messner magnum. Cette munition fut mise au point par Joseph Messner
en 1995. Depuis l'an 2000, elle pointe le bout de son ogive dans les
armureries. A contrario, de l'autre côté de
l'Atlantique, l'innovation est une règle constante du
marché. Déjà, dès les années
soixante, les premiers magnums européens, comme le 7x64
Brenneke avaient été revus et corrigés par les
ingénieurs américains. Ils n'ont pas
hésité à augmenter les diamètres des
corps de douilles avec pour résultats immédiats : une
plus grande capacité des étuis. Je pense, notamment, au
7 mm Remington magnum et au 7 mm Sharp & Hart. Cependant,
jusqu'à présent, ils n'avaient pas touché
à la longueur des étuis afin de pouvoir continuer
à tirer ces munitions dans des boîtiers
standards. Les magnums de
deuxième génération Sous cette appellation, il faut
comprendre tous les magnums créés à la suite de
la fameuse gamme Weatherby qui date des années "40" (pour le
300 Weatherby magnum) et dont les performances sont encore
aujourd'hui une référence. Si l'on suit l'arbre
généalogique de la famille des 7 mm Remington, on
constate que c'est en 1962 que naît le 7 mm Remington magnum.
Ses balles de 7 mm (qui mesurent en réalité, entre 7,21
et 7,23 mm de diamètre, ou encore 284 millièmes de
pouce) voient leur vitesse initiale progresser significativement de
870 m/s à? 945 m/s (pour des projectiles d'un poids de
9,07 g et 140 grains). On n'arrête pas le
progrès et Remington nous propose maintenant un 7 mm Ultra
magnum dont le volume total de la douille a été, une
nouvelle fois, accru grâce à un étui plus large
et plus long. Schématiquement, nous
pouvons dire que le 7 mm Rem Ultra mag, est un "gros" 7x64. Au
chronomètre, la balle de 9,07 g (140 grains), se
déplace à environ 870 m/s avec le calibre 7x64 contre 1
069 m/s avec le 7 mm Remington Ultra magnum. Sur le seul plan de la
vitesse, la performance a progressé de 23 % soit un
accroissement de l'énergie cinétique de 51 % (1/2mv2).
Voici clairement une munition dont la puissance est suffisante pour
le tir à longue distance. En effet, la balle de 9,07 g (140
grains) a encore une vitesse de 800 m/s à 378 mètres
(cette distance était de 108 m dans la configuration
antérieure). L'énergie est de 296 kgm ce qui permet de
tuer proprement tous les grands gibiers européens. Les magnums
courts (troisième génération) Après les magnums
rallongés et élargis, une nouvelle
génération est désormais disponible : les
magnums courts. Les Américains sont une nouvelle fois sur la
brèche en proposant, chez Winchester, la gamme des "Short
Magnum" : le 270 Winchester Short magnum (270 WSM), le 7 mm
Winchester Short magnum (7 mm WSM) et le 300 Winchester Short magnum
(300WSM). Nous avons testé les
munitions du calibre 300 WSM avec balles Power Point de 180 grains et
balles Fail Safe (elles aussi de 180 grains). Lors des
contrôles de vitesses, ces cartouches présentent des
écarts types particulièrement faibles, ce qui est
remarquable et pratiquement digne des munitions de Bench-Rest. Dans
la catégorie "munitions industrielles" cette qualité
est suffisamment rare pour être signalée ! Après l'aventure des
"longs", Remington, l'autre grand encartoucheur américain, se
lance à son tour dans les magnums "courts" mais avec d'autres
dénominations (subtil non !). Mesdames et Messieurs, voici la
gamme des "Short Action Ultra magnum" ! Elle est destinée
à être tirées dans des armes "short action" comme
la "Seven" de Remington ou l'A-Bolt Stalker de Browning. Pour
l'instant seulement deux calibres sont prévus au programme :
il s'agit du 7 mm Remington Short Action Ultra magnum et du 300
Remington Short Action Ultra magnum. En
conclusion Reste à savoir quel va
être le succès en France de ces nouveautés au
demeurant très intéressantes sur le plan balistique.
Quand on pense qu'il aura fallu attendre pratiquement quarante ans,
pour qu'entrent dans les m?urs (et les usages), l'incontournable
7 mm Remington magnum, calibre que l'on peut pourtant qualifier
d'universel pour le tir du grand gibier européen. Le 300 Winchester magnum a connu le
succès plus rapidement. Il est vrai qu'il fut propulsé
sur le devant de la scène (et du marché !) par les
fameuses carabines semi-automatiques "BAR" de Browning. On peut lui
reprocher, selon les chargements utilisés, d'être trop
puissant pour le tir du chevreuil et des petits sangliers. Mais il
est vrai que ce calibre a d'abord été
créé pour le tir à l'approche des grandes
antilopes africaines ou des élans, animaux pesant en 10 et 20
fois plus que nos chevreuils. Parmi toutes les nouveautés,
un calibre devrait rallier pas mal de suffrages, il s'agit du 270
Winchester Short magnum. Les performances annoncées pour cette
nouvelle version du "270", sont assez percutantes (!) et devraient
séduire tous ceux qui pratiquent indistinctement tous les
modes de chasse (approche, affût et battue). En effet, une
balle de 130 grains (8,424 g), lancées à 1 000 m/s,
soit 428 kgm à la bouche, comparée aux 898 m/s (345
kgm) habituellement relevés en chargements 270 Winchester
classiques (balle de 8,424 g (130 grains))? il n'y a pas photo !
n Jean-Claude Tolphin |