Devoir de vacances L'intersaison est le bon moment pour affûter la condition physique de votre fidèle compagnon. Celui-ci doit
être suffisamment endurant afin de vous faire pleinement
partager sa passion de la chasse. La qualité de
l'entraînement est indispensable pour la santé du chien.
En effet, il ne sait pas se ménager. Emporté par
l'ivresse et la chasse, il va, chaque fois, au bout de ses forces.
Sans une réelle condition physique, sa saison de chasse risque
d'être gâchée par de multiples bobos plus ou moins
graves. Avant de commencer un programme
d'entraînement, la première chose que vous devez
juger de façon objective est l?embonpoint de votre
compagnon. Vous devez avoir une idée claire du nombre de kilos
qu'il doit perdre pour retrouver son poids de forme. Au
début de programme, surveillez sa ration alimentaire
quotidienne en équilibrant au mieux les proportions de
féculents et de protéines. Même si cela peut vous
sembler cruel, n?hésitez pas à diminuer un peu le
nombre de calories de sa ration journalière. Chasseur et chien
ont beaucoup à gagner à un entraînement
régulier et progressif. En revanche, aucune complicité
ne naîtra d?un entraînement bâclé ou
trop exigeant. En début de programme de remise en forme,
commencez le travail par une sortie journalière au bois sur
les allées cavalières, ou en plaine sur les chemins de
terre. Vous pourrez accompagner votre chien à pied, voire en
vélo tout-terrain. L'idéal est d?adapter
votre moyen de locomotion aux capacités de votre chien.
Procédez impérativement de façon progressive.
Et, de préférence, tôt le matin ou le soir
à la fraîcheur. Entretenir la
passion : voilà l'essentiel ! On retrouve chez les chiens
passionnés par la chasse deux qualités constantes : un
grand potentiel physique et une volonté à toute
épreuve. Le potentiel physique, c?est-à-dire un
squelette bien bâti, une musculature bien
développée mais équilibrée. Des
mensurations harmonieuses du corps dans le standard de la race sont
un gage de force. Idéalement, un chien bien
entraîné termine son action de chasse avec le même
brio qu'il l'a commencée. Il y a toutefois une
qualité innée qui nécessite plus qu?une
bonne conformation physique et une excellente santé. Il
s'agit de la passion. Un chien passionné acquerra plus
facilement l'endurance. Vous devez donc vous attacher à
insuffler d'abord la passion de la chasse à votre
compagnon, avant de vous lancer dans une série
d?entraînements physiques. Mais
l'endurance fait la différence L?endurance est une
qualité essentielle chez un chien. À passion
égale, un chien en petite forme aura moins d?allure et
moins de fougue. À la chasse, les grandes actions se passent
toujours très vite. Idéalement votre chien
doit être capable de maintenir son allure pendant toute une
journée de chasse sans perdre ses autres qualités !
L?effort ne doit pas altérer ses facultés
olfactives, ni son dressage. Le cas échéant, autant
arrêter de chasser à la mi-journée En principe,
un sujet bien entraîné et en pleine possession de ses
qualités physiques et psychiques doit même être
capable d?augmenter le rythme de son effort tout au long de la
journée. Il est vrai aussi que les conditions
météorologiques et la nature du terrain sont deux
paramètres essentiels. On pourrait croire que grâce
à leur taille les grands chiens s'affranchissent
plutôt mieux que d?autres des conditions difficiles. Mais,
ce sont l'entraînement d?une part, la
pugnacité et la ténacité d?autre part, et
surtout l'envie de chasser qui font la différence.
Attention
à l?hygiène des pattes Comme un sportif de haut niveau,
votre chien doit développer en permanence sa musculature. Il
convient aussi de lui apprendre à acquérir du souffle
et de l'endurance, puis à les conserver. Mais ce sont ses
pieds qu'il faut surveiller plus particulièrement ; de
leur état dépendent ses prestations futures. Un pied
blessé est souvent synonyme d?une longue immobilisation.
Pour les setters et les épagneuls, il est
préférable de couper tous les poils à
l?intérieur des espaces interdigitaux, ceux-ci permettant
trop facilement aux épillets des graminées de s?y
loger et d'y provoquer des abcès très graves et
invalidants. Pour les chiens qui ont les coussinets fragiles, ou qui
s'échauffent facilement, il est bon de préparer
une solution diluée d?acide picrique et d?y tremper
les pattes des chiens. Ce remède donne une
légère coloration jaune, sans incidence, aux pattes.
Comme il favorise la cicatrisation, il peut aussi être
employé, à titre curatif, pour soigner les chiens
atteints de crevasses qui s?ouvrent et saignent
régulièrement. Ici comme en tout il vaut mieux
prévenir que guérir, et les chasseurs qui
évoluent sur des sols arides ou rocailleux sont bien avertis
de ce problème. Profitez-en pour
reprendre votre chien en main Lors de chaque séance
d?entraînement physique, mettez à profit les haltes
pour remettre votre chien aux ordres. Cela vous permettra de le
contrôler à vos côtés lors de vos sorties,
mais aussi de l?avoir parfaitement en main à la chasse.
Lors de vos sorties, il serait bien étonnant que vous ne
croisiez pas un chevreuil ou un lièvre, l?occasion sera
bonne pour remettre les idées en place, dans la tête de
votre "braconnier" ! Toutes ces petites choses vous
permettront de chasser avec un chien en forme, mais aussi
parfaitement aux ordres, ce qui pourra vous éviter de revenir
au soir d?une journée de chasse avec une extinction de
voix, ou en ayant mangé votre sifflet de rage. Rien n?est
plus détestable que de voir des chasseurs passer leur partie
de chasse à hurler ou à siffler après leur chien
qui n?a de cesse de courir en tous sens, faisant voler tous
azimuts le gibier de la plaine. Un tel équipage
discrédite souvent le maître face aux autres
actionnaires. Cela peut vous coûter les invitations prochaines.
Un dernier
conseil pour ceux qui chassent en
plaine Vous allez devoir régler la
quête de votre pointer ou setter et rappeler à votre
compagnon les limites que vous lui demandez de ne pas
dépasser. Si vous ne chassez (malheureusement) pas sur des
plaines immenses, n'allongez pas exagérément la
quête de votre chien car il risquerait de gêner
d?autres chasseurs en échappant à votre
contrôle. Vous devez garder à l?esprit qu?il
n'est pas nécessaire de chercher à 300
mètres ce que l'on peut trouver dans de bonnes conditions
à 50 mètres. Autrement dit : il est inutile
d?habituer votre chien à quêter à des
distances élevées si vous ne chassez sur de grands
espaces ouverts. Dans ce dessein, veillez à travailler le plus
régulièrement possible le rappel de votre chien. Lors
de vos sorties quotidiennes en campagne, il vous sera facile de
laisser partir votre chien pour le contrôler à quelques
dizaines de mètres. Lorsque, à droite comme à
gauche, vous aurez défini les limites à ne pas
dépasser, il établira de lui-même
l'entreprise de ses recherches. Il en ira de même pour
l'ouverture de l'angle de sa quête qui doit rester
dans les limites raisonnables et... utiles (une portée de
fusil). Le contact que vous gardez avec votre chien présente
plus d?intérêt que la distance à laquelle il
s?éloigne, il peut très bien être hors de la
main, seulement à quelques mètres de vous. Il reste
à souhaiter que son arrêt soit à la hauteur du
gibier qu'il aura devant lui ce jour-là, et que ses
qualités de patronneur vous fassent honneur et
récompensent les nombreuses heures passées à son
dressage. Jean Bourdier |