Qu'est ce que la fauconnerie ?

C'est un art très ancien qui consiste à dresser des oiseaux de proie pour en faire des complices qui chasseront à la place du chasseur. L'oiseau de proie devient ainsi une arme.

Avec quels rapaces chasse-t-on ?

On distingue classiquement le " haut vol " et le " bas vol ". La première technique fait appel à des faucons (Pèlerins le plus souvent) qui, après avoir quitté le poing de leur dresseur, montent haut dans le ciel et suivent le chasseur.

Quand le chien lève le gibier, le faucon se laisse tomber sur sa proie à plus de trois cents kilomètres heure. Piqué impressionnant qui n'est pas sans rappeler celui des avions de chasse. Le rapace " buffète " (percute) perdrix et faisans en plein vol les tuant net le plus souvent. Mais le rapace commet aussi des erreurs. Certains peuvent s'écraser au sol en tuant un lièvre. Le " bas vol ", un peu plus simple, utilise des autours qui fondent directement sur le gibier sans s'élever préalablement. L'agilité de l'autour défie l'entendement. Quelques secondes seulement s'écoulent entre le moment où le " bec-crochu " quitte le poing de l'homme et celui où il frappe le gibier. Avec l'autour, on chasse perdrix, faisans, canards et lapins.

Où peut-on chasser ?

Partout où l'on dispose de la permission du propriétaire du territoire.Certains se prêtent bien à la fauconnerie. C'est ainsi que beaucoup d'autoursiers chassent sur l'île de Noirmoutiers où le lapin abonde. Les fauconniers, eux, préfèrent chasser sur les grandes plaines de la Beauce où de l'Alsace où les perdreaux sont parfois en forte densité.

Comment devient-on fauconnier ?

Beaucoup de chasseurs ont une vocation rentrée de fauconniers et aimeraient avoir un oiseau. Fort heureusement, les associations de fauconniers ont mis au point un long parcours initiatique destiné à freiner l'ardeur des candidats. Avant de posséder un rapace il faut pendant un an accompagner un " ancien " qui prodiguera son enseignement. Si le néophyte en a la trempe, il obtiendra ensuite un petit rapace, un épervier le plus souvent, qui lui permettra de se faire la main sur des merles ou des étourneaux. Ce nouveau cap franchi on lui donnera un oiseau noble (faucon ou vautour).

Combien coûte un rapace ?

Il faut savoir que les rapaces ne sont jamais achetés mais donnés par l'association. Celle-ci obtient des autorisations pour prélever quelques jeunes dans les nids dûment répertoriés ou produit elle-même de jeunes oiseaux. Aujourd'hui, en effet, on maîtrise bien la reproduction des rapaces en captivité. Celle-ci s'effectue le plus souvent par insémination artificielle.

Si les rapaces sont donnés aux fauconniers Européens ils sont en revanche vendus au prix fort aux fauconniers des pays arabes. Un faucon adulte vaut 2 000 euros pour un mâle et 2 500 euros et plus pour les femelles. Certaines variétés rares atteignent des prix exorbitants.

Comment dresse-t-on un rapace ?

Pour " affaiter " un rapace on lui apprend d'abord à revenir sur le poing de son dresseur en lui présentant de petits morceaux de viande. Ensuite il faut lui apprendre à chasser. On utilise pour cela du gibier d'élevage. Pour attaquer, le rapace doit avoir faim mais pas trop. Insuffisamment nourri en effet il manque de " punch ". Certains fauconniers pèsent leur oiseau avant la chasse. Ils connaissent exactement son poids de forme.

En cours d'action le risque de perdre un oiseau dont la mise au point a demandé des mois de travail est élevé. Pour une raison inconnue, le rapace qui a raté sa proie ne revient plus et disparaît, parfois définitivement. Pour le retrouver on installe de plus en plus souvent un petit émetteur sur les plumes de la queue.

Faut-il chasser souvent pour entraîner le rapace ?

Très souvent. Pour bien chasser un rapace doit voler pratiquement tous les jours. Il faut également veiller de très près à son régime alimentaire, lui apporter des poussins, l'installer au soleil, lui faire prendre un bain, bref c'est un passe-temps qui devient rapidement un plein-temps !

Peux-t-on chasser avec un aigle ?

De toutes les disciplines de la fauconnerie, le vol de l'aigle est certainement la plus spectaculaire. Avec l'aigle (un oiseau de bas vol) on peut prendre des renards et de petites antilopes. Cet énorme rapace représente d'ailleurs un réel danger pour l'homme qui doit se méfier en permanence de ses serres et de ses coups de bec. A l'image de leur pensionnaire, leurs dresseurs sont le plus souvent des gaillards imposants qui savent se faire respecter. Quand on a un aigle pour partenaire de jeu c'est bien le moins !

Existe-t-il des rapaces plus faciles à manier ?

Oui. Les buses de Harris par exemple. En dépit de son appellation, la "buse" de Harris est en réalité plus proche du faucon que du charognard. Dans son biotope d'élection en Amérique du sud et dans le sud des États Unis, elle chasse en meute. Comme les loups. Attaquant ses proies à plusieurs. C'est un beau rapace de la taille d'un autour à la coloration fauve avec une queue noire barrée de blanc. La buse de Harris connaît un franc succès car elle est beaucoup plus "malléable" que l'autour. C'est un oiseau " de bas vol ", comme l'autour.

Puis-je faire un stage de fauconnerie ?

Oui. Vous pouvez faire un stage notamment avec Francis Cohu et Brigitte Rafferty qui ont créé une excellente école de fauconnerie. Au "faucon Solognot", on vous apprendra toute la subtilité de la chasse au bas vol et de la chasse de haut vol. Vous découvrirez aussi les fameuses buses de Harris. Le faucon solognot, route de Villery 45 240 Ligny le Ribaut. Tel : 02 38 45 28 28. Portable : 06 80 50 80 15. Prix : autour de 150 euros la journée.

Combien y &endash; a-t-il de fauconniers en Europe ?

La fauconnerie rassemble encore quelques centaines d'adeptes en Europe. Qu'il s'agisse de "bas vol" ou de "haut vol", le rituel demeure intact et les liens qui unissent le fauconnier, l'aiglier ou l'autoursier avec son oiseau sont quasi-mystiques. Il faut savoir, en effet, que l'affaitage de l'oiseau est une rude entreprise qui occupe un homme ou une femme quasiment à plein temps. Les fauconniers font partie d'un clan. Ils ont leur langage et une façon de vivre essentiellement axée sur leurs oiseaux, qu'ils traitent avec les plus grands égards. La fauconnerie n'est pas l'apanage d'une classe sociale, seule la foi est nécessaire pour intégrer la confrérie. En Tunisie, de pauvres paysans ont ainsi créé à proximité d'El Haouira, un petit village du cap Bon à cent kilomètres de Tunis, un étonnant club de fauconnerie. Ils capturent les éperviers au moment de leurs migrations, les dressent, chassent la caille et les relâchent ensuite.

Quel est le gibier le plus facile à chasser ?

Sans doute le lapin. Il y a encore beaucoup de lapins en France et si on met un furet dans le terrier on peut en prendre beaucoup avec un autour ou une buse de Harris.