Législation sur les dégâts de grand gibier. La loi du 26 juillet 2000 a profondément modifié le système en transférant la charge de l'indemnisation aux Fédérations Départementales des Chasseurs, tout en laissant à l'Etat et aux propriétaires la décision de fixer les modalités de régulation des grands animaux. d'indemnisation La loi de finances du 27
décembre 1968 avait institué, en contrepartie de la
suppression du droit d'affût (possibilité donnée
aux agriculteurs de chasser librement le grand gibier
pénétrant dans leurs parcelles), le principe d'une
indemnisation des dégâts occasionnés aux
récoltes par les sangliers et les grands gibiers sur les
territoires où les propriétaires n'ont pas la
possibilité d'intervenir ou de les réguler par le plan
de chasse.Cette indemnisation avait été mise à
la charge de l'Etat par l'intermédiaire d'un
établissement public à caractère administratif
(le Conseil Supérieur de la Chasse devenu Office National de
la Chasse) et les conditions d'attribution avaient été
précisées par un décret, chargeant une
commission départementale, présidée par le
Préfet, d'en définir le montant. Les points essentiels du cadre
législatif et réglementaire : L'indemnisation des
dégâts occasionnés aux récoltes est
assurée par les Fédérations
Départementales des Chasseurs. Elle n'est possible que pour
les dégâts occasionnés par les seuls sangliers et
grands gibiers soumis à plan de chasse. Elle ne concerne que
les récoltes ce qui exclut toute indemnisation des pertes
indirectes. Nul ne peut prétendre à une indemnisation
si les animaux qui ont commis les dégâts viennent de son
propre fonds. La fixation du montant de
l'indemnité est de la seule compétence du
Président de la Fédération Départementale
des Chasseurs. Ce dernier mandate un estimateur départemental,
parmi ceux désigné par la Commission
Départementale d'Indemnisation, chargé
d'apprécier entre autre, à l'occasion d'une expertise
contradictoire, la surface endommagée et la quantité de
récolte détruite. Sur cette base, la
Fédération Départementale des Chasseurs propose
à l'agriculteur concerné une indemnité
financière déterminée en fonction de
barèmes départementaux de denrées fixés
par la Commission Départementale d'Indemnisation sur la base
des prix pratiqués localement et dans le respect d'une
fourchette de prix, arrêtée nationalement par la
Commission Nationale d'Indemnisation. En deçà d'un certain
seuil (actuellement fixé à 76 Euros avant abattement),
aucune indemnité n'est due. Ce seuil minimum s'applique pour
chaque dossier et non par exploitation et par campagne. L'indemnité fait l'objet
d'un abattement légal systématique d'un taux minimum de
5 %. Lorsque c'est justifié, et notamment lorsque le
réclamant a par un procédé quelconque
favorisé l'arrivée du gibier sur son fonds, ce taux
peut être majoré par la Fédération
Départementale jusqu'à 80 %. Au niveau national et
départemental il est mis en place des commissions
chargées d'examiner, entre autre, les recours
présentés par le réclamant ou la
Fédération Départementale des Chasseurs en cas
de désaccord dans la procédure amiable. La Commission
Nationale d'Indemnisation, placée sous l'autorité du
Ministre chargée de la Chasse, rassemble à
parité des représentants des intérêts
cynégétique, agricoles et forestiers. La Commission
Départementale d'Indemnisation, sous l'égide du
Préfet, a la même composition. L'Office National de la
Chasse et de la Faune Sauvage assure le secrétariat des
Commissions Départementales et Nationale. La déclaration des
dégâts : Dès qu'un agriculteur
constate des dégâts de sanglier ou de grand gibier sur
une parcelle qu'il exploite, il doit contacter la
Fédération Départementale des Chasseurs en
spécifiant : § Raison sociale, § Nom et
prénom, § Adresse et numéro de
téléphone, § La nature de la culture
endommagée, § La localisation de la
parcelle (Commune et lieu dit). A réception du message, la
Fédération Départementale des Chasseurs envoie
un imprimé de déclaration provisoire ou
définitif à l'agriculteur que ce dernier doit
compléter et signer dans les cadres qui lui sont
réservés. La déclaration provisoire
est utilisée quand les dégâts se produisent au
semis ou en cours de végétation et que le
réclamant ne sera indemnisé qu'au moment de la
récolte. La déclaration définitive est
utilisée au moment de clôturer un dossier, soit au stade
du semis si l'agriculteur souhaite ressemer immédiatement,
soit le plus souvent au moment de la récolte. La déclaration, dûment
complétée et signée, doit être
adressée à la Fédération
Départementale des Chasseurs au moins dix jours avant la
récolte. Le réclamant s'engage alors
à conserver sa récolte sur pied pendant 10 jours pour
permettre l'évaluation des dommages. Seul le renvoi effectif
de la déclaration au siège de la
Fédération Départementale des Chasseurs
déclenche la procédure d'indemnisation des
dégâts de grand gibier et permet d'instruire le dossier
en mandatant un estimateur départemental chargé de
faire l'évaluation quantitative des dommages subis. La déclaration pourra
être frappée de nullité si la déclaration
est incomplète et en particulier sur les points suivants
: § Localisation des
dégâts, § Nature des
dégâts, § Evaluation des surfaces
endommagées ou détruites, § Evaluation des pertes de
récoltes en volume, § Montant de l'indemnisation
sollicitée en fonction du dernier barème
départemental connu, § Etendue des terres
exploitées. L'évaluation des dommages
subis : Au retour de l'imprimé de
déclaration des dégâts, la
Fédération Départementale des Chasseurs
missionne un estimateur départemental parmi ceux
désignés par la Commission Départementale
d'Indemnisation. Ce dernier contactera alors le réclamant pour
prendre rendez-vous afin d'expertiser contradictoirement la ou les
parcelles concernées. Au moment de la récolte,
l'expertise aura lieu dans un délai de dix jours à
compter de la date de réception de la déclaration au
siège de la Fédération Départementale des
Chasseurs. Lors de l'expertise, l'estimateur
sera chargé d'apprécier la surface endommagée,
la quantité de récolte détruite, et de
recueillir des informations relatives à l'état de la
parcelle et son environnement. A ce stade de la procédure, il
n'est pas chargé de faire une proposition financière au
réclamant ni d'appliquer un quelconque abattement. L'expertise contradictoire
s'achève en recueillant, si possible, l'accord signé du
réclamant à propos des surfaces et des quantités
détruites. Un refus de signature de la part du
réclamant entraîne automatiquement la transmission du
dossier en Commission Départementale d'Indemnisation pour
examen du recours. Ce faisant, le paiement du dossier prend
nécessairement du retard par rapport à un dossier dont
l'expertise serait acceptée. L'estimateur départemental
remet au réclamant un double de la déclaration de
dégâts (exemplaire jaune). L'évaluation
financière et la proposition d'indemnisation : L'évaluation
financière du dossier est faite par la
Fédération Départementale des Chasseurs dans les
quinze jours qui suivent la fixation du barème par la
Commission Départementale d'Indemnisation. Elle résulte
de l'application de ce barème aux quantités
détruites et de la mise en ?uvre de l'abattement (5 %
minimum et plus dans la limite de 80 % si
justifié). Une notification écrite de
l'indemnité proposée est alors adressée au
réclamant. Elle reprend en détail tous les
éléments de chiffrage du dossier. Le réclamant
dispose d'un délai de 10 jours pour faire connaître par
écrit sa décision à la Fédération
Départementale des Chasseurs. S'il accepte, l'indemnité
est alors mis en paiement immédiat et le dossier est
clôturé; s'il refuse le dossier est transmis en
l'état à la Commission Départementale
d'Indemnisation qui sera alors chargée d'examiner le recours
du réclamant. Si à l'issue des 10 jours,
le réclamant n'a pas fait parvenir sa décision par
écrit à la Fédération
Départementale des Chasseurs, une seconde notification lui est
alors adressée en recommandé avec accusé de
réception. Il dispose alors d'un délai d'un mois pour
faire connaître sa décision par écrit à la
Fédération Départementale des Chasseurs. A
l'issue de cette seconde période, le réclamant est
réputé accepter la proposition ; la
Fédération Départementale des Chasseurs
procède alors immédiatement au paiement de
l'indemnité et clôture le dossier. La voie de recours amiable
: En cas de désaccord dans la
procédure amiable entre le réclamant et la
Fédération Départementale des Chasseurs, le
dossier est automatiquement transmis à la Commission
Départementale d'Indemnisation qui sera chargée
d'examiner dans un délai de deux mois le recours qui lui sera
adressé. La Commission notifie alors sa
décision au réclamant et à la
Fédération Départementale des Chasseurs. Chaque
partie dispose alors d'un délai de quinze jours pour faire
éventuellement appel de la décision devant la
Commission Nationale d'Indemnisation. Le recours doit être
adressé par lettre recommandé avec accusé de
réception au secrétariat de la Commission Nationale
d'Indemnisation qui est assuré par l'Office National de la
Chasse et de la Faune Sauvage. De la même façon, la
Commission Nationale d'Indemnisation doit statuer dans un
délai de deux mois et sa décision est notifiée
au réclamant et à la Fédération
Départementale des Chasseurs. Elle est immédiatement
exécutoire et chacune des deux parties est tenue de s'y
conformer. |