Le silence est d'or

Cette régle s'applique à toutes les autres : soyez le plus silencieux, le plus inodore et le plus discret possible. Lorsque vous vous rendez à votre poste, regardez où vous mettez les pieds. Attention aux branches cassées, pas de "petit besoin" de dernière minute, évitez les nettoyages du sol pour mieux poser les pieds?

Maîtrisez votre environnement

Une fois à votre poste : vous devez être mentalement en action de chasse. Discrètement (un simple geste suffit) signalez votre emplacement à vos voisins de gauche et de droite. Chargez votre arme le plus silencieusement possible (attention aux claquements de culasse ou de verrou). Inspectez le décor, déterminez votre position par rapport au vent, soyez sur le qui-vive car les animaux peuvent vider l'enceinte, immédiatement, au premier bruit suspect. À bon vent, la manipulation intempestive d'une culasse s'entend de très loin (de beaucoup plus loin que ne l'imagine le chasseur emmitouflé dans ses vêtements). Ces indices sonores mettront immanquablement en éveil les animaux déjà sur le qui-vive.

Une position d'attente confortable?

Une battue peut être longue. Vous devrez peut-être rester immobile très longtemps. Prenez, une fois pour toutes, tout ce dont vous pourriez avoir besoin et ne vous agitez plus inutilement. Le bruit est votre principal ennemi. Installez-vous confortablement dans une position qui vous permet de voir et d'entendre sans être vu, ni entendu ! Assis, debout, accroupi, le long d'un arbre, peu importe? Chacun a ses habitudes, mais ce qui est important, c'est de bouger le moins possible, y compris au dernier moment (celui du tir). Une excellente solution consiste à s'asseoir sur un trépied. Certain chasseur le choisisse haut afin de pouvoir tirer sans avoir à se lever. Je ne suis pas convaincu. Néanmoins un trépied de haute taille permet de se mettre debout plus rapidement et plus discrètement quand l'action se rapproche.

Soyez attentifs, le moindre indice compte

Voir sans être vu mais surtout écouter... Soyez extrêmement concentré afin de percevoir le moindre bruit, le moindre mouvement qui trahiront la présence d'un animal. Tous les oiseaux de la forêt sont meilleurs indicateurs ; une mention particulière au geai des chênes - baptisé parfois "journaliste de la forêt" - qui lance parfois un appel bref, non renouvelé. C'est le signe que quelque chose se passe dans le bois. De même, si une bécasse ou, pourquoi pas ?, un merle s'envolent bruyamment, c'est parce qu'ils ont été dérangés. De même encore, lorsqu'un renard saute le layon ou l'allée, soyez vigilant car il est fort probable que sa voie soit suivie, plus tard, par d'autres animaux?

Prenez garde aux refuites

Deviner où va passer le sanglier est toujours une énigme. Le poste dit "de rembuchement" (endroit par lequel les animaux sont entrés dans l'enceinte) ne veut rien dire. Il est exceptionnel qu'un sanglier traqué et mené par des chiens sorte par où il est venu. Sauf en battue "silencieuse" où là, il essaie de quitter l'enceinte en se dérobant sans un bruit, empruntant alors sa "coulée" habituelle. Si le directeur de chasse vous a placé en "retour", ne vous considérez pas comme brimé. Ce sont souvent les chasseurs ainsi postés qui tuent le solitaire? ou qui le manquent !

Soyez toujours prudent !

Ne quittez jamais votre poste pendant le déroulement d'une battue ; ne courrez jamais derrière un animal blessé. La battue est un art, l'éthique de la chasse y a toute sa place. Respectez les laies suitées ou non, affinez au mieux votre tir (il vaut mieux tirer moins mais juste) cela évitera des recherches laborieuses, des chiens décousus? et d'inutiles souffrances aux animaux. En fin de battue, vérifiez toujours votre tir même si vous êtes certain d'avoir manqué.