« L'esprit bécassier » quest-ce-à-dire ? Avoir un bon chien bécassier est un désir légitime de beaucoup de chasseur. Mais comment trouver ce type de comportement chez un chien ? Pour apporter un début de réponse, il faut, avant
tout, s'entendre sur quelques définitions. Je pense qu'un bon
chien bécassier à au moins deux qualités
originales : il parvient à s'adapter à un grand nombre
de biotopes ; il comprend et anticipe certains comportements (ruses
!) de la bécasse. Un chien bécassier doit donc avoir le sens de la place mais
aussi une vraie passion pour la chasse au bois, un milieu couvert et
fermé. Point n'est de supériorité de race, ni de
couleur de robe (n'en déplaise aux esprits chagrins !) la
différence se fait sur les aptitudes de quête au
bois. Lorsque l'on cherche un chien bécassier, on ne devrait
garder, comme une boussole, une notion essentielle : les aptitudes au
bois (de la race et de la lignée). Dans ce dessein, le futur
acquéreur doit s'enquérir des qualités des
parents et de leur facilité à évoluer au bois.
Ensuite, il est généralement juste de choisir un chien
dans un type « moyen » mais à la charpente et
à la musculature bien développées. Les sujets de
petits gabarits manquent souvent de résistance, quant aux
sujets lourds, leur quête et leur avidité s'essoufflent
vite. Un chiot ne naît pas bécassier. Pour le
créancer de nombreuses sorties seront nécessaires. Le
futur sujet bécassier devra être sorti
régulièrement au bois, afin qu'il se familiarise avec
le milieu. De lui-même, il prendra de l'initiative et
pénétrera progressivement les endroits les plus denses.
Au bois tout est affaire de contact et de confiance mutuelle. Le contact est une qualité essentielle à
développer. Pour arriver à cette communion, il est
important lors des premières sorties de chasser sur des
parcelles différentes et de varier systématiquement les
itinéraires. Ainsi, votre chien apprendra à s'appuyer
sur vous. Cette démarche permet de développer un
excellent contact (sans trop de rappel). Soyez persuadé que c'est la bécasse et elle-seule
qui forge la passion et la technique d'un bon chien bécassier.
Le label « pures lignées bécassières »
tient davantage de l'argument de vente car dans cet art il n'existe
pas de génération spontanée. L'adaptation le maître-mot Quelles que soient les qualités propres du chien, il lui
faudra une période d'adaptation à la façon dont
son maître chasse et au biotope sur lequel la mordorée
sera recherchée. Il est bien évident qu'un chien
habitué à la lande bretonne (plutôt humide et
à la végétation très dense) aura une
période de flottement si son nouveau propriétaire
chasse dans les Causses avec un terrain sec et caillouteux. Un bon
sujet parviendra à s'adapter, mais il lui faudra aussi
composer avec une densité d'oiseaux assez fluctuante.
Préférez (autant que possible !) un chien qui soit
déjà aguerri au type de biotope et de topographie que
vous allez lui proposer. Un chien de plaine deviendra difficilement
un chien de montagne, l'inverse sera plus facile. Alain Dampérat* *Journaliste, écrivain, Alain Dampérat a
publié plusieurs ouvrages sur le dressage
des chiens de chasse ... ). |